
En France, la grande distribution consomme environ 20 TWh d’électricité par an, soit 4,5 % de la consommation nationale. La gestion de l’énergie apparaît de ce fait comme un facteur clé dans le cadre de la transition énergétique du secteur tertiaire. Les normes mises en place incitent les entreprises à adopter des pratiques éco-responsables.
La loi ELAN et le décret tertiaire
L’année 2022 a marqué un tournant pour le secteur de l’énergie. Avec la guerre en Ukraine qui a amplifié la crise énergétique, plusieurs pays en Europe s’expriment en faveur de la sobriété énergétique. La Commission européenne a par exemple mis en œuvre des réglementations et des feuilles de route comme la Directive sur l’Efficacité Énergétique et le Pacte Vert pour l’Europe. La France, pour sa part, fait face à l’indisponibilité de 25 réacteurs de son parc nucléaire depuis le printemps 2022. Ainsi, le Gouvernement a annoncé des actions concrètes pour pousser les entreprises vers une transition énergétique et une réduction de l’empreinte environnementale des bâtiments professionnels.
Les normes réglementaires en matière d’énergie dans le secteur tertiaire jouent un rôle majeur dans la promotion de pratiques durables et éco-énergétiques. Elles visent à réguler la consommation d’énergie, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à encourager l’utilisation de sources d’énergie renouvelable.
La loi ELAN, promulguée fin 2018, stipule l’obligation de réduire la consommation énergétique des bâtiments tertiaires. Le décret de rénovation du bâtiment tertiaire n° 2019-771 du 23 juillet 2019 fixe les conditions d’application de cette mesure. Aussi appelé Dispositif Eco-Energie Tertiaire (DEET), le décret tertiaire (loi Elan) impose une réduction des consommations énergétiques progressive pour les bâtiments tertiaires. Sont concernés les commerces dont la surface d’exploitation est supérieure ou égale à 1 000 m². L’objectif est d’économiser 60 % d’énergie finale dans ces bâtiments à l’horizon 2050.
Quelles mesures d’efficacité énergétique adopter dans le commerce ?
Dans le commerce, les dépenses d’énergie peuvent représenter une part significative des coûts d’exploitation. Comprendre les différents postes de dépenses d’énergie est donc essentiel afin d’identifier les domaines où des améliorations sont à apporter. Les enjeux portent autant sur l’efficacité énergétique que sur la réduction des coûts suivant un schéma directeur énergie.
L’éclairage
Il constitue l’un des postes de dépenses d’énergie les plus importants dans le commerce (25 %). Les magasins, les bureaux et les espaces de vente nécessitent un éclairage adéquat pour assurer la visibilité et le confort des clients et des employés. La solution pour réduire cette dépense est donc d’utiliser des ampoules à faible consommation d’énergie telles que les LED. De plus, l’installation de détecteurs de mouvement et de capteurs de lumière naturelle permet une utilisation plus efficace de l’éclairage, en le réduisant ou en l’éteignant lorsqu’il n’est pas nécessaire.
Un éclairage inefficace est susceptible d’entraîner une surconsommation énergétique. La norme 12464-1, mise à jour en 2021, constitue le texte de référence concernant les prescriptions nécessaires à l’élaboration d’un projet d’éclairage des lieux de travail dans les bâtiments.
Le chauffage
Il fait partie des postes de dépenses d’énergie majeurs dans le commerce. Le maintien d’une température et d’un confort appropriés dans les locaux est essentiel pour attirer les clients et créer un environnement de travail productif. Afin de réduire leur consommation énergétique, les entreprises peuvent adopter de nouvelles pratiques. La Réglementation Thermique (RT) 2012 prescrit le recours à des matériaux performants afin de réduire les besoins de chauffage et l’installation d’équipements fonctionnant aux énergies renouvelables.
La ventilation et la climatisation
Dans les locaux fermés, les conditions de ventilation sont bien définies. Dans un établissement commercial, le taux de renouvellement d’air est fixé à 22 m3/heure/occupant en vertu de l’article R4222-6 du décret n° 2008-244 du 7 mars 200. Pour la climatisation, il faut se référer à la réglementation F-Gaz, c’est-à-dire l’interdiction des gaz fluorés CFC et des HCFC, afin de soutenir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne.
La production de froid
Dans le commerce, les équipements pour la production de froid sont énergivores s’ils ne sont pas choisis avec soin (entre 29 et 70 % selon le type d’établissement). Les entreprises peuvent réduire les dépenses d’énergie qui y sont liées en optant pour des modèles économes conformes aux règlements en vigueur, dont :
· Le règlement (CE) N° 852/2004 qui met en avant les règles générales d’hygiène applicables à toutes les denrées alimentaires ;
· La norme NF EN ISO 23953-2 qui définit les exigences de fabrication, de fonctionnement et de marquage des meubles frigorifiques de vente ;
· Le règlement (CE) N° 853/2004 établissant les règles spécifiques d’hygiène applicables aux denrées d’origine animale ;
· Le règlement (CE) N° 37/2005 relatif au contrôle des températures dans les moyens de transport et les locaux d’entreposage.
À préciser qu’un audit énergétique permet de mesurer les consommations de l’entreprise et d’identifier les postes de dépenses énergétiques. Ainsi, il est possible de relever les pistes d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments à usage commercial. L’audit énergétique est devenu obligatoire pour les bâtiments professionnels comptant plus de 250 salariés, les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros ou celles affichant un bilan supérieur à 43 millions d’euros.
Sources :
https://opera-energie.com/decret-tertiaire-obligations-renovation-energetique/
https://www.advizeo.io/blog/energy-management/retail-chiffres-cles-depenses-energetiques/